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Ma première plongée - Épisode 1

Dernière mise à jour : 22 juil. 2022

Il y a deux ans, l’apprentissage de la conduite de moto a été très ardu pour moi. Des pleurs, des cauchemars, des inquiétudes, un sentiment d’incapacité et finalement une réussite ... mitigée.


Toutefois, l’an passée, lorsque j’ai mis mes nouveaux apprentissages à l’épreuve, j’ai découvert un sentiment de plénitude extraordinaire et décidé de repousser mes limites toujours un peu plus. Quand mon compagnon m’a proposé d’obtenir une certification de plongée pendant notre séjour en Colombie, j’ai sauté sur l’occasion.


Quelques semaines après mon arrivée, je m’inscris et je commence le cours en ligne. Quelle belle découverte. Moi qui aime apprendre, je suis servie. Le cours est très bien monté, clair, accompagné de vidéos et…en français. Au bout d’une semaine d’étude je me sens très enthousiaste, je dirais même excitée, et prête à aborder les cours pratiques.


Je me retrouve donc, un beau samedi matin, très tôt, au club nautique de Cartagena, devant un catamaran à moteur. Je suis prête. J’ai lu toutes les instructions, vu toutes les vidéos et j’ai même pratiqué certaines techniques dans la piscine de mon bloc appartement.



Après la présentation aux membres de l’équipage, mon moniteur de plongée, un beau colombien répondant au nom de Camillo, me montre comment préparer mon équipement.



Première constatation…diantre que c’est lourd. Une dizaine de kilos pour l’équipement et un autre dix kilos pour la bouteille. Pas évident de se relever avec tout ce poids sur le dos… et de se rendre jusqu’au point de mise à l’eau.


L’appareillage se fait en douceur. Nous quittons Cartagena en empruntant les baies de Bocagrande (grande bouche) et Bocachica (petite bouche).



Cette promenade nous offre un tout autre point de vue sur la ville. Les fortifications, édifiées par les Conquistadors en 1586, devaient impressionner vivement les corsaires et les pirates qui s’attaquaient à ce joyau.


Château San Felipe, Fort de San Fernando et Fort de San José


Après notre ballade en mer, nous arrivons près de la péninsule de Baru.


Bon, mon équipement est prêt. J’enfile uniquement palme-masque-tuba et je saute à l’eau pour la mise en application des techniques les plus simples. Nager autour du bateau, respirer avec le tuba, plonger,... Jusque là, tout va bien.


Mon moniteur me fait retirer les palmes et me lance mon wet-suit. Bon il va falloir que j’enfile cet ersatz de latex. C’est super sexy un wet-suit mais… pas pendant que je l’enfile. Sans point d’appui, j’enfile une jambe et puis l’autre et je me tortille, tire, grogne, halète et réussis finalement à insérer toutes mes poignées d’amour dans ce minuscule écrin.



C’est au tour de l’équipement qui vient d’amerrir près de moi. C’est plus facile. Enfin…un ‘“peu” plus facile. Une fois sanglée dans mon gilet stabilisateur, je prends le détendeur en bouche et inspire ma première goulée, à vie, d’air en bouteille. C’est moins pire que ce que j’avais imaginé et je répète mon mantra…”Je suis capable”.


Quelques exercices en surface et nous plongeons enfin. Mon cœur s’emballe, ma respiration s’accélère… tout doux, tout doux… Je suis attentivement chaque mouvement de mon moniteur.


Les exercices ne sont pas si difficiles, jusqu’à ce que je doive retirer le détendeur de ma bouche, le retrouver et le remettre.

Ça semble simple, mais je suis incapable de le remettre dans ma bouche.

Voyons…ce n’est pas si compliqué pourtant.

Voyons… Ça y est?

Non ça n'y est pas, pas du tout, je n’ai plus d’air et je panique.

Immédiatement, Camillo prend la situation en main. À l’aide de mon détendeur, il envoie de l’air sans interruption dans ma bouche et me dirige vers la surface. Après ce qui me semble durer une éternité, j’émerge enfin.


Je pleure un peu, je respire, je me calme et…j’y retourne avec un peu plus d'appréhension.


Nous retournons tranquillement au fond de l’eau et recommençons les exercices. Cette fois, il faut faire entrer un peu d’eau dans le masque et s’en débarrasser en expirant par le nez. C’est facile, je m’étais pratiqué. On continue…


Il faut maintenant retirer le masque, le remettre et recommencer la technique de l’expiration nasale. C’est facile…je l’ai déjà fait. Sauf que…au lieu d’expirer, j’inspire. Mes voies respiratoires s’emplissent d’eau de mer et... j’étouffe à nouveau.

Il y a de belles et bonnes techniques pour régler ce problème sauf que… j’étouffe.

Je suis incapable d’inspirer avec ma bouche. Et ça recommence. Remontée en quatrième vitesse jusqu'à la surface. Mais là... j’en ai assez. C’est bien beau vouloir dépasser ses limites mais il semble que je les ai dépassées beaucoup trop.

Je remonte dans le bateau, avec mes 20 kilos supplémentaires. Je pleure, je vomis et je me retire finalement dans un coin en espérant oublier rapidement cette expérience. Je suis épuisée et le mal de mer ne me quittera pas jusqu’au retour sur la terre ferme.


L’expérience de mon compagnon est tout autre. Il est comme un poisson dans l’eau. Le moniteur croit même qu’il s’agit d’un expert en plongée envoyé pour le tester.



C’est vous dire que ça n'améliore pas mon estime personnel et mon moral.


Lorsque je quitte la marina, Camillo me fait promettre de revenir le lendemain pour terminer le cours. Je promets… mais sans savoir si je vais réussir à tenir cette promesse.


La nuit suivante, mon inconscient est peuplée de cauchemars de noyade pendant que mon subconscient tente de comprendre mes erreurs.


À mon réveil, j’évalue mon niveau d’énergie mentale et…je décide d’y retourner. Il ne sera pas dit que j’abandonne facilement…


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