Tout commence... il y a 215 millions d'années lorsqu'un immense météorite (5 km de diamètre) s'écrase sur la terre. L'impact forme un cratère, le 5e plus grand cratère au monde (100 km de diamètre). Un trou... un très gros trou qui s'emplit d'eau. 215 millions d'années plus tard, des Québécois visionnaires décident d'utiliser ce trou d'eau en le remplissant encore plus. Pour le remplir... rien de mieux que de créer un barrage, mais pas n'importe quel barrage, le plus grand barrage à voûtes multiples et à contreforts du monde (1324 mètres de large)
Les lacs Manicouagan et Mouchalagan se rejoignent alors et créent le réservoir Manicouagan et l'île René-Levasseur. Suite au remplissage, le niveau de l'eau augmente de 130 mètres.
Cette île artificielle, la 2e plus grande île du Québec (après Anticosti), doit son nom à René Levasseur, un jeune ingénieur de 35 ans, chef du chantier. Il est mort quelques jours avant l'inauguration du barrage laissant une oeuvre magistrale en héritage et son nom à l'île qu'il a créée.
Ce coin du Québec, créé par l'homme au prix de la destruction de nombreux habitats d'animaux et d'humains, est aussi appelé l’œil du Québec. La Grande Muraille de Chine n'est donc pas la seule construction humaine visible depuis l’espace.
Voici Avant et Après le remplissage, on peut facilement voir l'île qui a été créée.
Le lac Manicouagan est aussi le lac le plus profond du Québec, soit 320 mètres de profondeur, et le 6e plus grand réservoir d’eau douce au monde
Tout commence pour moi... lorsque je vois une annonce sur Facebook. Un jeune homme de 64 ans cherchant un/une compagne de route pour se rendre jusqu'à Kegaska, le bout du bout de la route 138.
Il a l'air bien gentil ce monsieur... alors j'embarque.
La route est belle, la température est parfaite et nous roulons tranquillement sur la 138.
Que de souvenirs...
En route, nous faisons un petit arrêt à Tadoussac où j'ai passé mes dernières vacances familiales avec mon père. Cela avait a été une aventure du début à la fin.
Nous avions installé la tente dans un camping sauvage et étions partis à la pêche dans une rivière située tout près.
Tout a coup, la canne à pêche tente de s'envoler de mes mains. J'ai attrapé un truite? Non, ça tire bien trop, c'est sûrement une baleine. Après ce qui me paraît des heures de bataille, je retire finalement mon... anguille de l'eau.
L'apprentissage allait continuer. Ce poisson ne se prépare ni ne se mange comme un autre. Premièrement, il faut le peler... oui, oui, le peler comme une banane ou, encore mieux comme un lièvre, pour ceux qui connaissent.
Ensuite on le coupe en tronçon et on le fait griller sur le bol à feu 火鉢, ou hibachi pour ceux qui ne parlent pas japonais.
Ce soir là, le souper, fort simple, a été délicieux. Un chair grasse, légèrement sucrée, j'ai encore le goût sur la langue.
L'"épluchage" de l'anguille m'a aussi permis d'apprendre que son cuir est très résistant et qu'il est même utilisé pour la fabrication de produits de luxe. Le tannage le transforme en un cuir très fin et si doux sous les doigts.
Avec papa, nous étions aussi allé regarder les skieurs alpins sur les dunes de sable de Tadoussac. Des skieurs en plein été... j'étais ébahie.
Des vacances inoubliables... mais revenons au présent.
Après Les Bergeronnes, j'aborde l'inconnu. Je n'étais jamais allée plus loin.
Petit arrêt au quai de Ragueneau pour de jolies photos et nous continuons vers Baie-Comeau où nous passons la nuit.
Manic-5
Le lendemain c'est le départ vers Manic-5.
2h30 de route et 414 courbes de plaisirs. La route est belle et asphaltée au complet. Le paysage est magnifique et des lacs bordent le chemin tout au long.
Nous arrivons à Manic-5 et je suis saisie par l'immensité de l’œuvre.
Le complexe devait être inauguré le 26 septembre 1968 par le premier ministre du Québec Daniel Johnson et il devait s'appeler barrage Duplessis en l'honneur de l'ancien premier ministre.
De gauche à droite: René Lévesque (Ministre des Richesses Naturelles et futur Premier Ministre), Jean Lesage (ancien Premier Ministre) et Daniel Johnson (premier Ministre).
Après une réception, où monsieur Johnson est d'excellente humeur, il va se coucher et... meurt d'une crise cardiaque pendant son sommeil. La cérémonie d'inauguration est annulée et reprise un an plus tard. On change donc le nom et de Barrage Duplessis il devient Barrage Daniel-Johnson.
N.B.: On voit très bien "l'oeil" juste au dessus du barrage
À la fin de la visite, nous revenons à Baie-Comeau où, après discussion, je décide de revenir à Québec le lendemain pendant que mon compagnon continue jusqu'à Kegaska. Rassurez-vous, ce n'est pas le compagnon qui cause problème mais plutôt mon niveau d'énergie. Dans les dernières semaines, j'ai visité le Portugal en long et en large, suivie par les Maritimes et là... je me rend compte que c'est assez. J'ai besoin de repos et, j'ai entendu dire que les maringouins de la Côte Nord sont particulièrement musclés...
Pour conclure, je vous invite à réécouter cette magnifique chanson d'amour inspirée par cet oeuvre du génie Québécois mais surtout par les travailleurs qui l'ont créée. Il s'agit d'une lettre d'amour écrite par un ouvrier qui s'ennuie de sa fiancé qui est demeurée à Montréal pendant que lui s'en est allée sur la Côte-Nord pour travailler à la Manic.
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