Mexico - Cholula

Allez, avouez. Quand on vous dit « la plus grande pyramide du monde », vous pensez immédiatement à Khéops, les pharaons, les chameaux et Indiana Jones.

Eh bien non ! La vraie championne se cache à Cholula, au Mexique, déguisée en colline avec une église posée dessus, genre « rien à signaler, circulez ».

Imaginez la scène. En 1519, Hernán Cortés, le conquistador espagnol, débarque, massacre un peu tout le monde, brûle les temples locaux et, pour couronner le tout, fait construire une église au sommet de ce qu’il prend pour une simple colline qui surmonte la ville.

« Voilà, on plante la croix, on est les boss ! » Sauf que… sous l’herbe, les arbres et des siècles de végétation, il y a la méga-pyramide de Cholula : 450 mètres de côté, 66 mètres de haut et, un volume deux fois supérieur à celui de Khéops.

En gros, l’équivalent de neuf piscines olympiques empilées.

Le meilleur ? Elle est faite en adobe, des briques de boue séchée au soleil. Dans un climat sec, ça dure l’éternité. Au Mexique humide ? Ça devient un terrain de jeu parfait pour la jungle. Résultat : la pyramide s’est recouverte de terre et de verdure, au point que même les locaux l’appelaient « la montagne artificielle ».

Construite à partir du IIIe siècle av. J.-C., agrandie six fois comme une poupée russe géante, dédiée à Quetzalcóatl (le serpent à plumes), elle a vu passer Toltecs, Mayas, Aztèques…

Crédit: themaritimeexplorer.ca

Aujourd’hui, il y a 8 km de tunnels creusés au XXe siècle par les archéologues. Malheureusement, on ne peut actuellement les visiter.

L’église est toujours là-haut, bien tranquille, et la colline-pyramide accueille joyeusement les touristes – la nouvelle invasion, mais avec selfies au lieu d'épées.

Moralité : la prochaine fois qu’on vous vend l’Égypte comme le summum des pyramides, souriez poliment et répondez : « Mignon… mais avez-vous vu la version mexicaine qui s’est fait passer pour une colline pendant 500 ans ? » Et v'lan dans les dents.

Et les volcans...

En prime, Cholula, se trouve juste à côté de trois gros volcans, dont le Popocatépetl, que les gens du coin appellent « Don Goyo ». Ce volcan-là fume comme un vieux fumeur invétéré sans jamais arrêter!

D’après la légende aztèque, c’était un guerrier en amour avec la princesse Iztaccíhuatl, le volcan voisin. Elle est morte de chagrin après avoir appris la (fausse) nouvelle de sa mort, et lui veille sur son corps transformé en montagne qui dort. Résultat : elle sommeil tranquille sous la neige qui couvre son sommet, tandis que lui pète une crise à tout propos avec des gros panaches de cendres – l’amour éternel, version feux d’artifice!

crédit: inside-mexico.com et exploracdmx.com

Même s'il est situé à 70 km de Mexico, le Popo couvre régulièrement la ville de cendres comme un mauvais voisin qui fait du BBQ avec bien trop de fumée.

crédit: Lesoir.be, éruption du Popocatépetl en 2023

Et il continue ses petits caprices, histoire de nous rappeler qu’il est encore en colère après 2000 ans.

Et voilà, Popo prouve que l’amour, ça peut déplacer des montagnes… ou bien en faire exploser une.

Crédit: J.J. Romey, Église de Notre-Dame des Remèdes, située sur la pyramide, devant le Popocatépelt.

• Popocatépetl, l'un des volcans les plus actifs du Mexique, compte plus de 15 éruptions majeures depuis 1519.

• Des éruptions historiques notables ont eu lieu en 1363, 1519-1528, 1663-1665, 1697, ainsi qu'au XXe siècle (1917, 1947).

• En 1994 et 2000, des évacuations massives ont été ordonnées, l'éruption de 2000 étant la plus importante depuis 1200 ans.

• Depuis 2012, l'activité s'est intensifiée avec de fréquentes émissions de cendres, lave et fragments incandescents (2013, 2016, 2019-2020).

• En 2023-2024, des éruptions ont causé fermetures d'écoles, aéroports et annulations de vols.

• À ce jour, l'activité persiste avec des émissions quotidiennes de gaz, vapeur et cendres, l'alerte restant à Jaune Phase 2 qui désigne un niveau d'alerte intermédiaire indiquant une activité accrue par rapport à la normale, avec des signes comme des émissions de vapeur, de gaz et parfois de cendres, demandant au public de ne pas s'approcher du cratère (souvent à moins de 12 km). Ce niveau implique une surveillance renforcée, des restrictions d'accès, et prépare à une possible augmentation de l'activité.