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Wild Wild West - L’Ontario - Episode 1

Dernière mise à jour : 21 juil. 2022




Juliette se tortille dans l’allée. Il y a déjà 10 jours que nous sommes revenues et elle veut repartir. Sa crevaison dans le fjord du Saguenay ne l’a pas impressionnée, au contraire. Elle en est ressortie plus forte et chaussée de neuf, à l’avant et à l’arrière. Je songeais au Parc des Grands Jardins (routes 381 et 170) mais mademoiselle veut une aventure plus excitante. Elle n’est encore jamais sortie du Québec. Alors...soit, nous irons dans l’Ouest sauvage.. en Ontario. L’Ontario, là où les fêtards se couchent à minuit, là où les femmes sont maîtres de la position de l’étoile, là où les grenouilles se font complimenter régulièrement...l’Ontario.



Ma première étape est Montréal. Étant donné que je roule à pas de tortue, je décide de prendre l’autoroute 40 de Québec à Trois-Rivières ( que j’ai déjà fait plusieurs fois par la 138) afin de garder mes time-lousses pour mieux défricher la 138 entre Trois-Rivières et Montréal. Juste avant d’arriver à Trois-Rivières, Juliette donne un coup de guidon à droite. Elle a aperçu la pancarte annonçant le Parc National de la Mauricie et elle aimerait bien revoir le charmant policier… Mais bon...c’est quand même moi qui tiens le guidon et en Ontario nous irons.

J’ai décidé d’emprunter la 138 en faisant quelques incursions à droite et à gauche sur le chemin du Roy. C’est une partie de cette route que j’ai emprunté lors de mon retour du Lac St-Jean. Ce chemin fut la première route carrossable reliant Québec à Montréal...en 1660. J’emprunte donc une route qui a plus de 350 ans.


À Yamachiche, la nostalgie s’empare de moi. Les épis de maïs sont si hauts. Lorsque j’ai commencé ma saison de moto, ils atteignaient à peine la hauteur du pneu de Juliette, maintenant ils la dépassent allègrement. Bientôt ce sera le temps de la cueillette et ensuite....mais non, je refuse de songer à cela. Ce peut-il que ma première saison de moto ait une fin?


Le Taj Mahal des Cuthbert À nouveau, les détours empruntés par le chemin du Roy me font découvrir un trésor, La chapelle des Cuthbert à Berthierville. Deux jeunes guides m'expliquent que : Cette chapelle a été construite il y a près de 250 ans, afin de servir de stèle funéraire à la femme du seigneur. Un genre de Taj Mahal. C’est aussi le premier temple protestant érigé dans la province de Québec. Elle a été à l’abandon pendant près d’un siècle, au point où les vaches venaient y paître...à l’intérieur… Heureusement, sa valeur patrimoniale a été reconnue et on a procédé à sa restauration.


Petit détour au bord de l'eau avant de continuer ma route.


Des raisins (qui n’en sont pas) sous haute surveillance. À Lavaltrie, ma fameuse vision périphérique (ça comporte certains avantages d’être une femme) me révèle encore quelques chose d’inattendu, des vignes et une enseigne Julia Wine. Avec ce nom américain, je ne me serais pas douté qu’il s’agissait d’une entreprise québécoise. Je reviens sur mes pas, débarque de mon engin et m’agenouille tout au bord de leur terrain pour prendre une photo d’une grappe de raisin. Mal m’en prend, ils n’ont pas juste un nom américain, ils ont aussi la manière. Un Land Rover arrive à toute allure en soulevant des nuages de poussière et freine brusquement près de moi. Que fais-je là? Qui m’a permis de prendre des photos d’un bâtiment du gouvernement? Ai-je une autorisation?

Je me sens comme Mata Hari qui vient de se faire attraper pour avoir espionné les allemands...ou les français...ce n’est pas clair. Bâtiment du gouvernement? Oui, oui, ça prend des permis du gouvernement pour importer du vin donc...c’est un bâtiment du gouvernement Je tente d’expliquer que je prend simplement une photo des raisins....mon cas empire. Serais-je torturée? On me fait promettre de quitter sans prendre d’autre photos ni tenter de m’approcher. Des agents de sécurité me surveillent et interviendront...si je ne respecte pas les diktats d’un homme en plein power trip. Vous savez quoi, l’an prochain ils vont ouvrir un restaurant. Devinez qui n’ira pas…

En plus, mes fameux raisins...c’étaient des cassis.


crédit: Mata Hari, Bibliothèque nationale de France


C’est triste Parlons resto et motels… Je suis triste. Depuis le début de la saison j’ai vu plusieurs entreprises, vraiment trop, qui ont dû déclarer faillite à cause du confinement déclaré par le gouvernement. Des types d’entreprises où il n’y a jamais eu d’éclosion… En plus, celles qui ont réussi à survivre jusqu’à maintenant ont d’énormes problèmes de personnels grâce à la PCU et à la PCRE. Je suis donc bien plus compréhensive et généreuse qu’à l’habitude avec le personnel qui illumine mon voyage.

Cas de conscience En arrivant près de Montréal, j’hésite un centième de seconde. Autoroute ou petite route. Mon hésitation est de courte durée. Entre la congestion et la chaleur du bitume de l’autoroute et la fraîcheur et le paysage des petites routes bucoliques, le choix est facile. Je longe la rivière des Mille Îles jusqu’à ma destination, les Menus Plaisirs. Les Menus Plaisirs...mon auberge préférée au Québec. Depuis plus d’ un an, je m’inquiétais. Allaient-ils réussir à survivre… Cette auberge, où est né le curé Labelle est... sensationnelle. Le resto a été fondé en 1982 et a déjà gagné le prix de la meilleure petite cave du Québec. Des vins de 30$ à 3000$... accompagnent à merveille les délices préparés par le chef. J’ai hésité à vous en parler car leur huit chambres sont rapidement réservées et je ne me vois pas coucher ailleurs lorsque je visite la région de Montréal. Je fais même des détours pour m’y arrêter. Mais comment aurais-je pu vous cacher ce joyau.



crédit: https://lesmenusplaisirs.ca/en/wp-content/uploads/2020/07/TERRASSE.jpg



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